Alors champagne !

Alors Champagne

Les fêtes de fin d’année approchent déjà et comme le veut la tradition française, il est temps de faire le plein de fines bulles de champagne.

Voici les grandes dates de la petite histoire du champagne, une histoire bien française qui remonte au VIIème siècle.

Le développement de la viticulture princière, ecclésiastique et monastique, source de revenus et de prestige, est attesté en Champagne à partir du VIIème siècle. L’intérêt que porte le clergé aux vins champenois, en particulier ceux de Reims et de Châlons-en-Champagne, s’explique aussi par son utilisation lors de l; Eucharistie comme Sang du Christ.

En l’an 1114, l’évêque de Châlons, Guillaume de Champeaux, fait rédiger la grande charte champenoise qui confirme cette abbaye dans toutes ses possessions agricoles et vinicoles. Cette charte, dont l’original est perdu mais dont une copie est conservée aux Archives départementales de la Marne, est considérée comme l’acte fondateur du vignoble de Champagne : par cette confirmation, toutes les conditions sont réunies pour que le vignoble se développe en paix et puisse prospérer. Dès lors, les moines n’ont pas cessé de cultiver la vigne et de produire un vin de plus en plus élaboré.

Durant le règne d’ Henri IV, il acquiert le nom de « vin de Champagne » à Paris.

Au cours du XVIIème siècle, ces vins séduisent de plus en plus d’amateurs dans les cours royales de France et d’Angleterre, sous l’impulsion de certaines familles parisiennes qui possèdent des terres en Champagne. Ce siècle marque aussi une évolution, correspondant au désir des consommateurs, vers des vins gris, très faiblement colorés.

Le champagne est naturellement pétillant mais ce caractère effervescent cause beaucoup de soucis aux vignerons, à tel point qu’il est surnommé « vin du diable » ou « saute-bouchon » à cause des bouteilles qui explosent ou des bouchons qui sautent sous la pression. Mais les anglais sont conquis. Sans eux, le champagne ne serait peut-être pas ce qu’il est aujourd’hui.

En 1676, un poète londonien chantait « le champagne effervescent qui ranime rapidement les pauvres amants languissants ».

En 1670, dom Pérignon (1638-1715), moine cellérier de l’abbaye bénédictine d’Hautvillers, est le premier à pratiquer l’assemblage de raisins de différents crus et cépages, qui améliore la qualité du vin et en fait disparaître certains défauts.

D’autres archives attestent que, en l’an 1729, Nicolas Irénée Ruinart fonde à Reims le premier négoce en vin de Champagne effervescent, la maison Ruinart.

Durant le XVIIIème siècle , le champagne commence à acquérir son rayonnement international, grâce aux propriétaires de célèbres maisons de champagne qui en assurent la promotion comme Florens-Louis Heidsieck ou Claude Moët puis, au XIXème siècle, grâce à Pierre-Nicolas-Marie Perrier-Jouët et à la famille Bollinger. De même, certaines femmes, après la mort de leur mari, continuent le travail de celui-ci, entre autres Madame Pommery, Madame Perrier et Madame Clicquot (surnommée la « Grande Dame de Champagne »), contribuant elles aussi à la notoriété du champagne.

Le champagne fut même décrit comme étant le « vin de la civilisation » par Talleyrand, et comme le symbole de l’amitié par Honoré de Balzac.

En 1928, l’appellation champagne concernait seulement huit mille hectares et les expéditions se montaient à vingt-quatre millions de bouteilles. La consommation se démocratise durant les Trente Glorieuses. Les campagnes marketing favorisent l’utilisation du champagne en toast à l’apéritif dans les années 1970 (jusque-là on le buvait au dessert), celles des années 1990 recommandent de le marier avec tous les mets, excepté les viandes rouges.

Actuellement, 30 000 hectares sont cultivés en appellation Champagne. Et depuis juillet 2015, « Coteaux, maisons et caves de Champagne » sont inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.

Alors champagne !

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