Au cœur du Château de Fontainebleau, les salons et le Musée chinois constituent un écrin de 4 pièces installées par Napoléon III pour son épouse l’impératrice Eugénie, pour y abriter une précieuse collection d’art d’Extrême-Orient.
Deux années de travaux de 1861 à 1863 furent nécessaires à l’architecte Alexis Pacard pour réaliser, au rez-de-chaussée du Gros Pavillon du château, le décor et l’installation de quelques 800 objets. Ces objets proviennent de Chine –dont 300 du Sac du Palais d’Eté de Pékin par le corps expéditionnaire franco-britannique en 1860-, du Japon, du Cambodge, de Corée, du Siam.
Jean-Léon Gérôme, célèbre peintre français du second Empire, a immortalisé la réception des ambassadeurs du Siam reçus à Fontainebleau en 1861 apportant de précieux cadeaux, dans un tableau de 1864, « Réception des ambassadeurs siamois dans la salle de Bal du château de Fontainebleau, le 27 juin 1861« , conservé au Château de Fontainebleau.
Le musée Chinois de l’Impératrice, destiné à la détente et aux soirées intimes de la cour, est inauguré le 14 juin 1863. En 1869, Eugénie quitte Fontainebleau, avec la cour, pour n’y revenir qu’une seule fois, le 28 juillet 1914. Le temps passe, le Musée chinois sommeille jusqu’à ce qu’en 1988 il fasse l’objet d’une importante restauration.
Après une longue période de travaux et de sécurisation, les salons de l’impératrice Eugénie sont à nouveau ouverts au public en novembre dernier. Les visiteurs sont accompagnés dans leur visite par une nouveauté numérique, également proposée au château de Chambord : l’HistoPad. Il s’agit d’une tablette tactile utilisant la réalité augmentée, la 3D et la géolocalisation. Mis au point par la société Histovery qui a reçu le Grand prix Avicom 2015 pour la meilleure innovation de l’année au service du patrimoine, cet HistoPad propose une exploration interactive des collections exposées mais aussi des objets qui ont disparu à l’occasion d’un cambriolage du château en mars 2015. Il montre de façon virtuelle quelques pièces chinoises majeures dans leur décor originel du Palais d’Été de Pékin.
Avec l’arrivée du printemps, c’est franchement le moment de redécouvrir ce lieu qui témoigne de la fascination et l’admiration exercée en France par les civilisations et l’art d’Extrême-Orient depuis des siècles.
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