Messageries, réseaux sociaux, chats, recherche d’informations… Et si le Minitel avait tout inventé ? Fleuron de la technologie, il est gravé dans les mémoires comme une formidable innovation « à la française ».
La naissance du Minitel
L’aventure commence en 1977 avec un rapport sur l’informatisation de la société française, remis au président Valéry Giscard d’Estaing, qui accélère la prise de conscience d’une révolution technologique alors baptisée « télématique ».
C’est dans la capitale bretonne, à Rennes, que nait le premier boitier modem qui permet d’accéder à des services en ligne. Il est baptisé «Minitel» (abréviation de «Médium Interactif par Numérisation d’Information téléphonique»). En juillet 1980, à Saint-Malo, les 55 premiers utilisateurs de l’annuaire électronique sont équipés. Les « Minitel » sont ensuite distribués gratuitement par le ministère des PTT (La Poste et France Télécom).
Le Minitel, pour quoi faire ?
Les fonctionnalités du Minitel ont su toucher toutes les générations qui pouvaient consulter les actualités, l’annuaire téléphonique au 3611, acheter par correspondance. On pouvait aussi s’inscrire à la Fac avec le 3615 code RAVEL…
Le Minitel avec son 3615 Ulla et sa messagerie rose, (contraction d’Ursula et d’Ulrika ), a propulsé « Ulla » au rang des prénoms les plus célèbres de France.
Il a généré du chiffre d’affaires, parfois au coin de la rue. Jacques Chirac en était convaincu lorsqu’il déclarait en 1997 : « J’entends : Ah ! Nous sommes en retard, mais ce n’est pas vrai ! Nous avons en France le Minitel. La boulangère d’Aubervilliers sait parfaitement interroger sa banque par Minitel, alors que la boulangère de New York en est incapable. ».
L’outil a également servi de tremplin à nombre de Net-entrepreneurs, de Xavier Niel à Marc Simoncini, en passant par Jean-David Blanc, le créateur d’Allociné. Les premiers services payants explosent à partir de 1984 à travers la vente par correspondance, les messageries roses, les services financiers, la vente de billets SNCF, la météo et aussi un service de réveil par téléphone.
En 2000, le Minitel était encore utilisé par 25 millions de Français (sur 55 millions) avec un parc de près de 9 millions de terminaux ! Mais après plus de 30 ans de bons et loyaux services, le minitel s’est éteint officiellement le 30 juin 2012.
C’est alors que débuta la nostalgie du Minitel !
Le Minitel, un symbole vintage
Parce qu’il ne fallait pas que cet objet mythique tombe dans l’oubli, des étudiants se sont mobilisés pour célébrer et faire revivre cet appareil informatique révolutionnaire. Des colloques, des soirées ont été organisées comme en 2012, le colloque intitulé « 3615 ne répond plus ! La fin du Minitel » lancé par une équipe de chercheurs nostalgiques du CNRS.
Des soirées « Minitel Revival » invitaient des artistes à immortaliser le Minitel en œuvres d’art et plus récemment, des étudiants d’EPITECH à Toulouse ont mis au point un système d’exploitation qui transforme le Minitel en navigateur internet et permet de consulter ses tweets !
S’il vous reste encore dans votre grenier un Minitel, gardez-le précieusement, c’est un morceau d’histoire de France !