Bohin : de fil en aiguille, un savoir-faire normand depuis 1833

Bohin France, crée en Normandie en 1833 est la dernière manufacture d’épingles de l’Hexagone. Chaque année, des millions d’aiguilles et d’épingles sont fabriquées à l’ancienne sur des machines de l’époque. Avec 4 500 références, la manufacture exporte son savoir-faire français dans plus de 37 pays où l’on pique, coud, brode. Un couple trentenaire, Audrey et Fabien Regnier, a repris ce fleuron français avec passion et optimisme.

Saga Bohin : piqués au « made in France »

C’est en 1833, en Normandie à Saint-Sulpice-sur-Risle, que la manufacture, avec à sa tête Benjamin Bohin, lance sa production en série d’aiguilles à coudre.

Dans la manufacture, dès l’origine, le made in France est déjà à l’honneur : on proclame haut et fort : « Luttez contre le chômage, achetez français ».

En 1914, la manufacture Bohin tourne à plein régime et emploie 600 personnes. En 1997, Didier Vrac, alors simple salarié de l’entreprise rachète l’entreprise placée en liquidation judiciaire. En 2014, il ouvre les ateliers de production à la visite du grand public et embauche Audrey Régnier en tant que Directrice de l’espace culturel. En 2017, Audrey et Fabien Régnier, achètent l’entreprise, le musée et les bâtiments et positionnent l’entreprise comme seul fabricant français d’aiguilles et d’épingles. Aujourd’hui, le site emploie une quarantaine de personnes et accueille près de 20 000 visiteurs par an.

Un savoir-faire industriel précieux

Pour fabriquer les petites aiguilles à coudre ? Il faut compter pas moins de 27 étapes, un passage dans une vingtaine de machines et deux mois pour que le fil traverse le chas de l’aiguille !

Tout part d’une bobine avec de l’acier très très fin, plus précisément de l’acier carbone une matière très rare qui donne à la fois souplesse et résistance. L’acier est découpé en tronçons puis viennent les étapes comme l’empointage, l’estampage, l’ébavurage, le sciurage, le vannage ou encore le tallage qui trie les aiguilles de différentes longueurs où l’apérissage qui trouve leur centre de gravité.

Dans la manufacture, des machines anciennes âgées de plus de 200 ans vrombissent, et les gestes des employés sont précis. Ces machines sont sensibles et la peur de la panne plane sur la production. La manufacture conserve précieusement toutes les machines hors d’usage dans ce qu’ils appellent un « cimetière des machines » sur lesquels on peut prélever une pièce pour réparer : « Quand il y a une panne, on trouve toujours une solution, il faut faire confiance aux équipes  » ajoute Audrey Régnier, directrice générale, optimiste.

Une entreprise passion

Pour intégrer l’entreprise, il faut être passionné et savoir toucher à tout. Lors de la dernière embauche de sa responsable de communication, Audrey a libellé son offre de recrutement  » on cherche un mouton à 5 pattes » , bien consciente de la diversité des taches demandées. De plus, chaque embauche se fait collégialement avec cinq salariés. L’objectif serait de multiplier les offres d’emploi : un bon espoir grâce à une nouvelle formation  » maintenance industrielle » récemment ouverte dans la région.

En matière d’environnement, Audrey applique ses propres convictions à l’entreprise : « on réfléchit durabilité et moins de plastique : retour au café traditionnel et au savon, impression recto verso, dématérialisation… »

« Nos produits eux-même ont une vocation écologique : on reprise, on coud, on fabrique soi-même, on donne une 2nde vie…tout ça grâce aux produits Bohin . »

Question fournisseur, priorité à la normandie et au circuit-court : les pochettes à aiguilles et le catalogue sont imprimés à Caen, le cartonnage vient de Mortagne au Perche… Les étapes de conditionnement sont pris en charge par la dizaine de personne du service conditionnement ainsi que par des personnes travaillant en ESAT, en prison et en IME (Institut Médico Educatif).

Au sein de BOHIN, le travail est bienveillant et enthousiasmant ! « On partage un potager collectif auquel tout le monde participe et se sert. A l’heure du déjeuner, on jardine, on arrose, on arrache les mauvaises herbes » ajoute Audrey. L’entreprise est vaste et comprend 9 500 m2 de bâtiment. Les bureaux administratifs sont séparés de la production et du conditionnement. Pour être au plus près des équipes et de la production, Audrey et son mari Fabien, projettent de réaliser quelques travaux pour réunir l’ensemble des salariés au même endroit  » s’il y a un problème dans la production, on est tous concernés, on se sert les coudes et on est là pour aider » nous confie Audrey.

Alors ne cherchez plus votre aiguille dans une botte de foin ! car la manufacture se visite et ce sont les ouvriers eux-mêmes, fiers de leur savoir-faire qui expliquent leur travail.

Franchement, le saviez-vous ? Les épingles à boules utilisées dans la dentelle ou le patchwork ont des têtes de couleur pour aider à repérer les différents fils. Les têtes sont réalisées à partir d’un bâton de verre de Murano que l’on fait entrer en fusion pour obtenir une perle colorée. Cette tête en verre permet ensuite de pouvoir porter l’épingle à la bouche sans nocivité et de repasser l’ouvrage sans risque de voir fondre la matière.

 » Toujours garder le sourire, l’enthousiasme, le positif et faire confiance à son équipe » tel est le credo d’Audrey Regnier

Crédit photo : Bohin

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