Cette jolie entreprise béarnaise fabrique artisanalement des chaussures de montagne pour les bergers, travailleurs et randonneurs depuis presque 100 ans. Un savoir-faire transmis de génération en génération et repris par deux entrepreneurs passionnés en 2016. Dans cette Entreprise du Patrimoine Vivant tout est fait sur place : de la découpe du cuir sélectionné dans les tanneries locales à la couture haut de gamme faite artisanalement qui garantit au soulier étanchéité et solidité.
Une entreprise historique implantée dans le Béarn
L’entreprise historique était implantée à Pontacq, lieu stratégique pour les tanneurs et les cordonniers. Au pied des Pyrénées, le village possédait les deux principales ressources pour faire du cuir : de l’eau claire des rivières et des troupeaux de vaches (de Bigorre et du Béarn). C’est ainsi que les villageois ont vu les premiers tanneurs s’installer dans la région au début du XVIe siècle.
Près d’une vingtaine d’entreprises de chaussures étaient présentes au XXème siècle dans cette commune de 3.000 habitants !
En 1925, l’aïeul de Joseph Paradis avait fondé l’entreprise pour y fabriquer des brodequins cloutés à semelle de cuir pour les bergers et les pisteurs ainsi que des bottes d’aviateur appelées « Le Tourmalet » et qui étaient vendues à la Samaritaine, au Bon Marché. Puis son père a développé la chaussure de travail et de sécurité pour fournir les entreprises locales du complexe pétrochimique de Lacq et de la DDE…C’est Joseph qui a eu l’idée de faire venir le client dans l’atelier pour proposer ses chaussures de montagne en misant sur le « fait main » à un prix abordable.
Le Soulor est connu pour fabriquer les célèbres » Vignemale » faites pour gravir les Pyrénées, cousues à la main grâce à la technique du « cousu norvégien » , une technique de couture » haut de gamme » qui garantit l’étanchéité et une solidité hors du commun. Cette technique demande un grand nombre d’opérations manuelles. Les » Vignemale »sont reconnaissables à leurs lacets rouges…
Malgré les crises et la concurrence asiatique, Le Soulor a su résister jusqu’en 2016 où le petit fils du fondateur, Joseph Paradis, a pris sa retraite, sans repreneur risquant ainsi la fermeture définitive et la perte des savoir-faire. C’est à ce moment là que Stéphane Bajenoff et Philippe Carrouché tombèrent sous le charme de l’histoire et du savoir-faire et décidèrent de reprendre et développer l’entreprise.
A l’époque, il ne restait plus qu’un salarié, aujourd’hui, ils sont 10 employés. Les deux repreneurs ont donné une seconde jeunesse à l’entreprise quasiment centenaire en modernisant les machines et en communiquant sur les savoir-faire de l’entreprise. En quelques années, ils ont multiplié par 10 le nombre de chaussures produites ainsi que le chiffre d’affaires.
Préserver fièrement le patrimoine humain et technique
Pour proposer des produits de très grande qualité, les dirigeants ont choisi de valoriser les artisans locaux. Ainsi 80 à 90% des matières premières des chaussures Le Soulor viennent de la région. Le cuir vient de Rodez, Espelette ou Armendaritz. Les semelles viennent de l’Allier ou d’Italie.
Bien implanté en Béarn, Le Soulor a pu créer 9 emplois. C’est Robert, dernier détenteur des savoir-faire de bottier de la maison, qui a pu former d’autres salariés. Il y a même des compagnons du devoir qui sont accueillis à l’année dans l’atelier.
Très fier de son patrimoine et de leur région, Le Soulor a fait partie des entreprises sélectionnées pour participer à la grande exposition du fabriqué en France qui a eu lieu à l’Elysée en juillet pour mettre en valeur les artisans, producteurs et industriels de toute la France.
Ces souliers d’exception sont réparables de nombreuses fois puisque montés à la main. On achète plus cher mais on utilise ses chaussures plus longtemps, l’investissement est ainsi rentabilisé. En plus c’est franchement mieux pour la planète car on limite son empreinte environnementale.
Le Soulor a misé sur le sur-mesure (pas de stock) et la personnalisation. Ainsi chaque client peut choisir la couleur des œillets, de la semelle, des lacets et d’autres pièces qui composent la chaussure, et ceci pour arriver à une paire quasi unique. Il faut compter environ deux mois de fabrication pour cette paire artisanale de haute qualité.
LE SOULOR sera présent au salon Made in France Première Vision les 8 et 9 septembre au Carreau du Temple à Paris.
crédit photo : LE SOULOR
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