Le bol prénom à oreilles est une invention de la manufacture de faïence bretonne HENRIOT-QUIMPER, invention qui connut son véritable essor lors des premiers congés payés de 1936. L’entreprise quimpéroise détient un précieux savoir-faire vieux de plus de trois cents ans. Chaque pièce de vaisselle est peinte à la main et ornée de motifs traditionnels.
Située dans la petite ville bretonne de Quimper, dans le sud du Finistère, la faïencerie Henriot fait partie du patrimoine local. Son implantation historique était justifiée par la présence d’argile à profusion, le passage d’une rivière et de grands bois pour le combustible.
Un savoir-faire unique en France
L’ensemble des étapes de la fabrication est fait sur place et c’est même parmi les dernières en France à fabriquer ses pièces plutôt que d’en importer le biscuit.
Pas moins de 9 étapes pour la fabrication :
- Création du moule
Élaboration d’une « mère » à partir d’un modèle, puis réalisation du moule de fabrication à partir de cette « mère ». - Préparation de la terre
La pâte est conditionnée sous forme de boudin dont le diamètre sera adapté en fonction de la pièce à réaliser. Ce boudin sera ensuite découpé en fines galettes, afin de s’adapter sur le moule et le calibre. - Calibrage
La galette de pâte est lissée sur le moule, tandis que le calibre façonne la partie extérieure. - Pressage
La pâte est introduite entre les deux parties du moule (une mâle et une femelle) et comprimée sous une pression de 20 tonnes. - Coulage
Les pièces complexes sont fabriquées à partir du moule dans lequel la pâte est introduite sous forme liquide. Par capillarité, le moule va absorber une partie de l’eau et l’argile va se déposer le long des parois, formant le cake. - Finissage
Après le façonnage, les pièces sont ébarbées et épongées, afin d’enlever les aspérités. - Cuisson du biscuit
Une fois séchées, les pièces sont cuites à 1040°C pendant 8 heures. - Émaillage
Avant d’être décorées, les pièces sont introduites manuellement dans un mélange d’eau et de verre qui permet de vitrifier la pièce pendant la 2e cuisson. - Décoration
Toutes les pièces sont décorées à la main, dans le respect de la touche traditionnelle de Quimper.
La première manufacture quimpéroise fut créée au tout début du XVIIIème siècle, sous le règne de Louis XIV. Le savoir-faire s’est transmis de génération en génération : le coup de pinceau à la touche et la fabrication à la main, de la conception des formes à la décoration à main levée.
Des hauts et des bas pour la manufacture
Pendant quatre siècles, la manufacture est passée par des hauts et des bas. En 1983, l’entreprise, marquée par les difficultés économiques, dépose son bilan. Elle est rachetée à la barre du tribunal par l’homme d’affaires nord-américain Paul Janssens, qui était l’importateur exclusif outre-Atlantique de l’entreprise quimpéroise.
En 2011, nouvelle année noire pour la faïencerie, qui est contrainte à la liquidation. Dirigeant dans le secteur aéronautique, Jean-Pierre Le Goff décide de faire une offre de reprise auprès du tribunal de commerce de Quimper. «Contre toute attente », indique-t-il, « j’ai été le seul à présenter un dossier, monté en seulement quelques jours. »
Précurseur de la visite d’entreprise, la manufacture ouvre ses portes à la visite depuis…plus de cent ans ! La visite guidée permet de parcourir les ateliers où tout est encore fabriqué et décoré à la main, de la création des moules à la décoration à main levée.
Franchement, le saviez-vous? Les touristes Chinois sont très friands des bols à oreille qu’ils rapportent de leur séjour en Bretagne.
« La faïencerie, c’est comme la marée basse en Bretagne, elle ne s’exporte pas, il faut se déplacer pour la voir », conclut Jean-Pierre Le Goff.
credit photo : Henriot-Quimper
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