Le lavage des mains. Ce geste barrière essentiel ponctue notre quotidien dans la lutte contre le Coronavirus. Le savon de Marseille, fabriqué en Provence depuis le XIVème siècle, selon un procédé de fabrication traditionnel à base de soude et d’huile végétale, est une alternative au gel hydroalcoolique, puisqu’il est naturellement antiseptique. Les savonniers se frottent les mains car leurs ventes ont fortement augmenté.
Les savonneries de Marseille tournent à plein régime. Les ventes ont explosé depuis le début de la pandémie. Antiseptique naturel, il est plébiscité par les consommateurs qui y voient une alternative plus douce au gel hydroalcoolique.
Les fabricants de savons de Marseille se frottent les mains
Le savon de Marseille tue-t-il le coronavirus ? oui, franchement oui, nous dit Julie Fabre de la savonnerie Marius Favre qui nous l’explique dans une interview à Ouest France :
« Le virus est protégé par une membrane lipidique. Le savon de Marseille dissout les graisses, il va détruire la membrane lipidique qui entoure le virus, qui va donc être inactivé ».
Les quatre savonniers traditionnels qui sont réunis sous » l’union des professionnels de savons de Marseille »(Marius Fabre, Le Sérail, Fer à Cheval et savonnerie du Midi), ont vu leurs ventes augmenter sur internet de 30% et même 50% comme la savonnerie de Marseille qui vend ses savons en supermarché.
Marius Fabre et la savonnerie Fer à Cheval, vendus en magasins traditionnels, ont souffert de la fermeture de ces magasins mais ont pu bénéficier d’une hausse massive des ventes sur internet.
Cette situation a aussi été bénéfique pour l’engagement des collaborateurs qui ont du faire face à l’augmentation de la production. « Nos collaborateurs se sentent une responsabilité de santé publique » confiait Julie Bousquet-Fabre, présidente de la savonnerie Marius Fabre.
IGP : un sujet glissant
Malgré ce regain d’intérêt, l’histoire du savon de Marseille n’a pas été un long fleuve tranquille : le savon de Marseille n’est pas protégé et est tombé dans le domaine public.
Depuis des années, les savonniers ne parviennent pas à se mettre d’accord sur un cahier des charges qui permettrait de se protéger face à la concurrence et d’obtenir la fameuse IGP (Indication Géographique Protégée).
Le succès du lave-linge dans les années 60 et l’arrivée des lessives de synthèse a sonné la fin de beaucoup de savonneries traditionnelles.
D’une centaine de savonneries marseillaises, il n’en reste plus que cinq aujourd’hui : les quatre regroupées sous l’union des professionnels du savon de Marseille et la savonnerie Rampal Latour.
Reconnaitre le « vrai » savon de Marseille
Attention, car 95% des savons vendus sous l’étiquette « savons de Marseille » ne viennent pas de Marseille, et bien souvent ne respectent pas la recette traditionnelle.
Pour reconnaitre un « vrai » savon de Marseille : il est fabriqué à Marseille ou sa région, selon un procédé traditionnel au chaudron, il est sans parfum, sans colorant, sans conservateur et fait à base d’huiles végétales exclusivement.
Le procédé de saponification spécifique, appelé « procédé marseillais », dure d’une semaine à 10 jours et comprend cinq étapes :
L’empâtage, ou réaction chimique de saponification. Les huiles d’origine végétale sont chauffées dans un grand chaudron.
Le relargage : Le savon étant insoluble dans l’eau salée, cette opération consiste à ajouter du sel marin afin d’entraîner la lessive de soude en excès au fond du chaudron, le savon restant au-dessus.
La cuisson : qui permet la complète transformation des huiles végétales en savon.
Le lavage : La pâte de savon est affinée par des lavages.
La liquidation : Un dernier lavage à l’eau claire pour rendre le savon lisse.
Franchement, le saviez-vous ? Le savon de Marseille est naturellement jaune ou vert. Il est biodégradable. Sa forme traditionnelle se présente sous la forme d’un gros cube de 600 grammes sur lequel sont gravés la mention « 72% d’huile » et le nom de la savonnerie.
« On revient aux valeurs sûres, efficaces, qui ont traversé les siècles. Les produits de qualité ne meurent jamais. » Nous dit Julie Fabre-Bousquet.
Crédit photo : savonnerie Marius Fabre
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