Avoir le bon réflexe et recycler les anciens jouets, c’est la bonne idée de l’association Rejoué qui collecte, trie, rénove et revend des jouets ayant déjà servi pour qu’ils fassent le bonheur d’autres enfants. Une initiative d’économie circulaire qui contribue à la protection de l’environnement en réduisant les déchets et en développant le réemploi.

Une initiative qui a fait son chemin

Il y a douze ans, Claire Tournefier, jeune maman, plaque son métier dans le marketing agroalimentaire pour créer l’association Rejoué. Un enfant sur cinq en France, ne reçoit pas de jouets pour Noël et pour Claire « c’est impensable, il faut faire quelque chose ! ».

Durant les deux premières années, elle travaille d’arrache-pied avec l’aide de quelques parents missionnés pour collecter les jouets usagés. Elle frappe à toutes les portes, demande des aides à toutes les municipalités, décroche des budgets, pour créer Rejoué et ouvrir ses premières boutiques éphémères.

Des salariés engagés

L’équipe est composée de 41 salariés, dont 12 permanents et des bénévoles qui viennent régulièrement soutenir l’activité.  

L’équipe est joliment présentée : Claire, la fondatrice qui a huit idées à la minute, en passant par Valérie qui réalise 18 bonnes actions par jour, ou Stéphanie qui a 17 fous rires à la minute, ou encore Séphora qui a 31 figurines Mr et Mme sur son étagère…« On ne s’ennuie pas un instant et ce qu’on fait a franchement du sens !« 

La majeure partie des salariés sont touchés par la précarité et les problématiques sociales. Rejoué leur redonne une stabilité sociale, un travail en équipe, une reprise de confiance en soi, des formations, des découvertes métiers et des missions professionnelles diversifiées dont les compétences sont transférables.

L’association accompagne chaque salarié dans l’élaboration de son projet professionnel avec un plan de formation adapté et personnalisé permettant l’acquisition de compétences clefs.

Ça fourmille dans l’entrepôt Rejoué

Dans l’entrepôt d’un ancien centre de tri postal à Vitry-sur-Seine, tous les jours des centaines jouets arrivent en provenance de dons de familles, de distributeurs, d’entreprises…et la plupart sont en très bon état.

On commence par trier, on vérifie que le jeu est complet et une zone de stockage et de pièces détachées est prévue pour recomposer des jeux. Une fois complet, les jouets sont stockés en cartons, par catégories.

Toutes les pièces non utilisées comme les piles, le plastique, le bois, le papier, le textile partent au recyclage des matériaux non utilisés.

On passe ensuite dans la salle de nettoyage, où tous les jouets sont nettoyés avec soin grâce à des produits écologiques et écolabellisés, souvent avec une formule à base de bicabornate, vinaigre blanc et eau non nocive pour les enfants.

On termine par l’étiquetage du jouet, on définit son prix, et le jouet peut ainsi partir à la vente et entamer sa seconde vie avec prix moyen de 6 euros.

En 2018, 65 tonnes de jouets ont été collectées par Rejoué et 75 % d’entre eux ont pu être revalorisés par l’association.

L’association voit encore plus loin

L’activité de Rejoué amène bien des réflexions autour des questions du réemploi et de la maîtrise de la surconsommation de plastique dans les jouets. L’association va plus loin et milite pour le développement de jouets éco-conçus et le réemploi à grande échelle. Nathalie Ourry, directrice de l’établissement explique dans une interview à Carenews : « Dans ce cadre-là, une filière REP (responsabilité environnementale du producteur) est en train de se mettre en place pour instaurer une sorte d’écotaxe du jouet et inciter chacun à avoir des jeux éco-conçus. Rejoué y fait entendre sa voix pour que tout ne parte pas sur du recyclage, mais que tout ce qui peut être réemployé le soit. »

Une belle initiative solidaire et écoresponsable qui donne franchement envie de croire au Père Noël.

Crédit photo : Rejoué

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