Le français DCNS a été choisi la semaine dernière par l’Australie pour construire 12 sous-marins.
DCNS est un groupe industriel français spécialisé dans l’industrie navale militaire, l’énergie nucléaire et les infrastructures marines. Le groupe emploie plus de 13 000 personnes à travers dix pays. Société de droit privé détenue à hauteur de 62 % par l’État français, de 35 % par Thales et de 2 % par son personnel, DCNS est l’héritier des arsenaux français et de la Direction des constructions et armes navales (DCAN), devenue la Direction des constructions navales (DCN) en 1991. DCNS depuis 2007 (le « S » ajouté pour la notion de système et de service).
Le ministère de la Défense australien souhaite moderniser sa marine dans un contexte de montée en puissance de la Chine et de course à l’armement dans la région Asie-Pacifique. La géographie aurait du favoriser l’offre concurrente japonaise. La réputation de la marine française a changé la donne.
Face à ses deux rivaux japonais et allemand, DCNS a mis en compétition un sous-marin océanique de plus de 95 mètres de long pour plus de 4 000 tonnes de déplacement en plongée, un navire dérivé du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda, le Shortfin Barracuda Block 1A qui dispose d’une propulsion hybride (diesel et électrique). Dans sa version nucléarisée, le Barracuda existe bel et bien. Les premiers essais à la mer sont d’ailleurs programmés en 2017. C’est la première fois que DCNS proposait de partager avec un pays étranger les technologies mises au point pour le Barracuda, qualifiées de joyaux de la couronne par la Direction générale de l’armement (DGA).
Un gigantesque contrat de 34,5 milliards d’euros qui devrait pérenniser 4 000 emplois en France. Pour une mise en service à partir de 2027.
L’industrie militaire française se porte bien, franchement bien même. Après avoir vendu des avions Rafale à l’Egypte, à l’Inde et au Qatar en 2015, (voir article FranchemenBien sur le sujet), c’est à nouveau un contrat historique qui vient d’être signé.