Faïencerie de Gien : 200 ans d’art de vivre à la française

Créée en 1821, dans le Loiret, la Faïencerie de Gien perpétue depuis près de deux cents ans son savoir-faire. Nommée plus grande Faïencerie d’Europe, elle symbolise le raffinement, le luxe et l’art de vivre à la Française. Elle a fait sa renommée en fabriquant les services de table aux armoiries des plus grandes familles de France et d’Europe et…les carreaux du métro parisien en 1930.

La faïence de Gien, une histoire et un ancrage local forts

La localisation de la faïencerie, à Gien, en bord de Loire, ne tient pas du hasard ! Les matières premières comme l’argile, le sable et les cailloux siliceux de Loire qui permettent la fabrication des faïences sont de la région et à portée de mains.

C’est en 1875 que la manufacture prend le nom de Faïencerie de Gien, après avoir fusionné avec la société « Les émaux de Briare ». L’entreprise développe ainsi la technique des émaux cloisonnés.

A la seconde moitié du XIXe siècle, la Faïencerie produit fait sa renommée en devenant fournisseur de services de table personnalisés pour de nombreuses familles aristocratiques d’Europe. C’est elle également qui, en 1906, fournit les célèbres carreaux blancs rectangulaires et biseautés qui couvrent toujours les voutes, les couloirs et les stations du métro parisien.

La collaboration avec des artistes peintres, des graveurs…permet d’élargir la collection avec des décors et des formes nouveaux. Ce savoir-faire lui permet d’être reconnu en France et à l’étranger et les travaux sont récompensés par de premiers prix et des médailles d’or et d’argent aux expositions universelles.

Dans les années 70, la Faïencerie de Gien fait face à une forte concurrence italienne et portugaise. La faïencerie dépose le bilan en 1983. Depuis 2014, la Faïencerie avec à ta tête, Yves de Talhouët, s’inscrit dans un programme d’excellence. Elle se recentre sur la production haut de gamme et des artistes célèbres comme Paco Rabanne ou Andrée Putmann dessinent des collections inédites.

Une faïencerie qui fait partie du patrimoine culturel français

Connue et vendue dans le monde entier, la faïencerie fait partie du patrimoine culturel français. Membre du prestigieux Comité Colbert, consortium qui rassemble les grandes marques françaises du luxe, elle est également labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant.

Aujourd’hui la manufacture excelle dans le « mix & match » entre la création de collections modernes et ses archives du 19ème siècle avec plus de 12 000 planches à dessin. Comme l’explique Yves de Talhouët : « nos produits permettent à la maîtresse de maison de peindre sa table au gré de ses envies et de sa propre personnalité. La Faïencerie de Gien lui offre les pinceaux ». 

La faïence allie qualité, fonctionnalité et esthétisme. « Elle est fine, forte, chaude au regard, soyeuse au toucher de la main ou de la lèvre » explique son président.

Une ligne en noir et blanc « G by Gien » a été développée avec Monoprix pour une nouvelle clientèle urbaine et branchée. Cette année, un décor sera conçu avec le fabricant de tissus Pierre Frey, et un autre projet est prévu en 2021 pour le Musée du Louvre. Les projets ne manquent pas, dont un avec Alain Ducasse…

Un savoir-faire qui allie modernisme et artisanat

La manufacture regroupe aujourd’hui 130 collaborateurs passionnés et produit 700 000 à 900 000 pièces chaque année. Son atelier de décoration maîtrise des techniques inégalées comme le filet, un trait de pinceau appliqué à la main sur les contours d’une assiette à la forme ancienne.

La manufacture poursuit sans cesse la modernisation de son outil de production.  De nouvelles machines ont été installées pour améliorer la productivité du calibrage des pièces et de la pose du décor par transfert de chaleur.

Chaque pièce passe entre les mains de 30 maîtres faïenciers, qui travaillent la pâte, moulent, façonnent, finissent à l’éponge, émaillent, cuisent, décorent…

Les techniques de fabrication sont les mêmes depuis deux siècles et un contrôle qualité est effectué à chaque étape.

La fabrication de la pâte : à base de sable, d’argile et de kaolin, la pâte est blanche, légèrement ivoire. Les pièces sont fabriquées à la main par coulage ou moulage en fonction de leur forme et vont cuire à 1 180°C pour obtenir un «biscuit» blanc, poreux et prêt à être décoré.

Vient ensuite l’étape de la chromolithographique. Le décor est appliqué à la main sur la pièce blanche émaillée puis une seconde cuisson à 1 040°C permet de fondre à nouveau l’émail. Les couleurs du chromo pénètrent alors sous l’émail et le décor devient éternel.

Les finitions sont minutieuses, on peaufine alors la pièce, les détails, le filet, les anses, les couvercles. On passe ensuite à l’émaillage pour protéger la pièce et la rendre brillante ou satinée avant de repasser en cuisson dans les fours à tunnel pendant 24 à 30 heures.

Gien, la faïencerie bicentenaire symbole du luxe et de l’art de vivre à la française !

crédit photo : Gien

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