Une fumante initiative pour recycler les mégots

EcoMegot

En France, ce sont plus de 30 milliards de mégots qui sont jetés chaque année, dont 40% se retrouvent dans la nature selon le ministère de la Transition écologique. Cette entreprise sociale à Bordeaux souhaite créer une filière de revalorisation de ce déchet. Elle vient de déposer un brevet qui permet de réutiliser le plastique contenu dans le filtre des mégots pour en faire des équipements sportifs.

Franchement, le saviez-vous ? Chaque filtre jeté dans la nature met de 2 à 10 ans à se décomposer et contient plus de 2 500 substances chimiques. Leur élimination n’est pour l’instant pas réglementée à l’échelle de la planète. C’est donc dans les mers et océans qu’ils finissent pour la plupart.

Ecomégot : collecter, sensibiliser mais pas stigmatiser

A Bordeaux, Ecomégot installe de grands cendriers oranges dans les lieux publics. Présente sur le terrain, elle sensibilise les citoyens au geste de tri  afin qu’il devienne un réflexe pour tous les fumeurs.

« Le rôle de l’entreprise n’est absolument pas de stigmatiser les fumeurs et de les faire arrêter de fumer, mais de les inciter à jeter leurs mégots dans des cendriers ÉcoMégot, pour que ces déchets dangereux soient valorisés et transformés, au lieu de finir dans les rues, les forêts, eaux fluviales et océans » nous assure Sandrine Poilpré, à l’initiative de la création d’Ecomégot.

Son modèle économique est basé sur la vente de cendriers publics proposés aux entreprises et lieux publics (339 euros pour le plus grand et aux normes des bâtiments de France), mais aussi sur la collecte avec, à son actif, une centaine d’entreprises à Bordeaux. Les mégots sont ramassés et collectés dans des bidons de stockage dans les locaux de l’entreprise puis envoyés dans une cimenterie. Mélangés avec d’autres déchets, les mégots sont brûlés pour créer de l’énergie.

Un brevet de transformation du mégot en matière

Avant la mise en place en janvier 2021 de la nouvelle REP (Responsabilité Élargie du Producteur), ce brevet est le bienvenu puisqu’il répond parfaitement aux enjeux environnementaux. L’objet du brevet est de transformer les mégots en matière ! Une nouvelle matière plastique recyclée et recyclable, sans utiliser ni d’eau ni de solvant.

Dans un premier temps, ÉcoMégot sépare les composants du mégot que sont ​le papier, le tabac et le filtre. Le tabac et le papier sont valorisés énergétiquement et le filtre est récupéré et traité séparément. Le plastique contenu dans le filtre du mégot (acétate de cellulose) est extrait et mélangé avec d’autres matières plastiques recyclées pour créer un nouveau polymère plastique recyclable sous forme de granules. « Les premiers essais nous projettent vers la conception d’équipements sportifs » explique ÉcoMégot.

Une entreprise sociale franchement bien

Une des actions importantes au sein de l’association est de créer de l’emploi pour les personnes qui en sont éloignées.

L’entreprise fait fabriquer une partie de ses cendriers par un Atelier et Chantier d’Insertion à Bègles, qui, depuis 2 ans, fabrique les cendriers. Chaque cendrier représente 7h d’insertion.

L’entreprise souhaite voir plus loin et a pour objectif 800 points de collecte à Bordeaux d’ici 3 ans. Elle est sollicitée par d’autres collectivités comme Dijon, Clermont-Ferrand, Caen et Lyon…

Sandrine termine en nous disant : « ce qui est franchement bien, c’est que ce n’est qu’un début ! La France a la volonté de travailler de près sur ce déchet en nous soutenant à créer cette nouvelle filière. Ça prendra du temps, mais on est sur la bonne voie »!

Crédit photo : EcoMégot

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